L’armée de l’air de libération populaire (PLAAF) a officiellement mis en service son premier avion de chasse de cinquième génération, a déclaré Wu Qian, porte-parole du ministère chinois de la Défense nationale, lors d’une conférence de presse le 28 septembre. «La J-20 est la quatrième génération d’avions de chasse de moyenne et longue portée en Chine. Il a effectué son premier vol en 2011 et a été présenté pour la première fois au public lors du 11ème Airshow China à Zhuhai, dans la province du Guangdong, en novembre dernier », selon le ministère. (La quatrième génération correspond à des avions de combat de cinquième génération dans le reste du monde.) Les essais en vol sont effectués comme prévu, a déclaré Wu aux journalistes. Avec l’introduction du Chengdu J-20, qui s’appellerait désormais le J-20A, le PLAAF est devenu la deuxième force aérienne au monde à exploiter un avion de chasse furtif de 5e génération après les États-Unis, qui exploite Lockheed Martin F-22. Raptors ou les F-35 Joint Strike Fighters. Le chasseur bimoteur, construit par Chengdu Aerospace Corporation, est un chasseur furtif monoplace conçu pour des missions de combat à longue portée, telles que des avions de soutien, y compris des pétroliers avec PL-12 au-delà des missiles air-air à portée visuelle (BVRAAM). Une unité de test spéciale du PLAAF pilote le J-20A depuis plus d’un an. Comme je l’ai indiqué en mars, la vidéo de la télévision centrale chinoise (CCTV) montre un certain nombre de chasseurs furtifs J-20A volant aux côtés de bombardiers à longue portée H-6K et d’avions de transport militaire Xian Y-20 participant à un exercice militaire. On ne sait pas combien d’appareils JA 20A sont actuellement utilisés par les unités d’essai en vol du PLAAF et si les appareils ont déjà été affectés à des escadrons de chasse réguliers. Certains ont estimé le nombre à six contre 13. Une source indique huit prototypes J-20As et cinq avions de combat de production initiale à faible taux. Comme je l’ai expliqué ailleurs, l’un des principaux obstacles reste l’absence de moteur à réaction de fabrication chinoise avancée pour le chasseur furtif de cinquième génération: Le turboréacteur à double flux WS-15, développé au niveau national, un moteur de poussée en développement depuis les années 90, n’a pas encore été produit en série. On suppose que le premier patch des J-20 est équipé d’une variante inconnue du Saturn AL-31, un ancien moteur à réaction de fabrication russe. Selon certaines sources, le J-20 serait toujours incapable de voler en supersonique. Toutefois, Popular Science rapporte que des images d’avions de combat furtifs J-20A, des réacteurs à turboréacteur WS-10, développés et fabriqués en Chine, ont fait surface. «Ces moteurs se distinguent par leurs buses de post-combustion dentelées et leurs volets intérieurs pour manipuler le flux d’échappement», note l’article. Le nouveau moteur pourrait fournir 14 à 15 tonnes de poussée. Les images montrent clairement que la Chine veut rapidement rompre sa confiance dans les moteurs de fabrication russe. Il faudra du temps avant que le J-20A soit pleinement opérationnel. Des sources militaires chinoises ont souligné à plusieurs reprises certaines des difficultés auxquelles le programme est toujours confronté. « Il y a toujours une série de problèmes techniques à résoudre [sur le J-20], notamment la fiabilité de ses moteurs WS-15, du système de contrôle de l’avion, du revêtement de coque et des capteurs infrarouges ». Un responsable militaire chinois a déclaré au South China Morning Post en mars. Des doutes considérables subsistent sur les capacités de l’appareil. « Il est (…) difficile de savoir si le J-20 peut égaler les capacités d’évitement radar du chasseur furtif F-22 Raptor de Lockheed Martin ou du chasseur F-35 Lightning II », j’ai expliqué précédemment. Retrouvez toutes les infos sur ce baptême en avion de chasse en suivant le lien.
Mois : octobre 2018
Diffusion et expression de la résistance ordinaire dans l’organisation
La résistance ordinaire se distille de manière implicite, voire inconsciente, derrière les pratiques des acteurs au quotidien. Les individus sont amenés à remplacer progressivement les normes et schémas d’interprétation imposés par l’idéologie dominante par leurs propres valeurs ou normes socioculturelles, et altèrent par conséquent le sens initial qui leur était donné. Ce faisant, ils défient l’hégémonie de la norme organisationnelle, et construisent au travers de leurs pratiques du sens culturel qu’ils entretiennent et reproduisent au quotidien. Ces pratiques quotidiennes deviennent symboliquement des micro-actes politiques (Bourdieu, 1979) de résistance ordinaire, dans la mesure où elles expriment implicitement un rejet du sens initial ancré dans les pratiques normées et leur remplacement par un sens alternatif appelé à se normaliser. Hebdige (1979) note à cet effet que le défi pour la suprématie de la culture dominante ne provient pas directement de l’individu mais davantage du sens connoté de son action qui percute la signification associée à la culture dominante édictée : le simple fait de discuter ou d’amender la norme revient intrinsèquement à la contester et à s’y opposer même si ce n’est pas forcément fait de manière explicite ou consciente. La résistance tacite et ordinaire s’exprime ainsi dans le contournement des codes et normes (Moisio et Askegaard, 2002) et dans la confection de solutions alternatives au quotidien. Le cadre conceptuel de la résistance ordinaire paraît particulièrement adapté à l’étude des tensions en milieu hospitalier, qui constitue un environnement fortement normé où des contraintes fortes s’exercent sur les soignants, sans que ceux-ci puissent contester ou s’extraire totalement des règles en vigueur dans l’organisation. Cet article a pour ambition de contribuer à une compréhension plus fine de ces tensions et des mécanismes utilisés au quotidien par ces acteurs pour déjouer la suprématie des normes professionnelles, dans le cadre de la relation de service à un public caractérisé par des formes de vulnérabilités physiques et mentales, les patients âgés.